CESAR

A la conquête
de la Gaule du Nord

AVANT-PROPOS

Avec César, au cœur de la résistance belge

Beaucoup apprécient l’histoire en compulsant des livres, en regardant la télévision, en écoutant des conférences ou, aujourd’hui, en visionnant des CD ou en surfant sur le net. Aussi, voici déjà plus de cinquante ans, lorqu’avec un groupe d’amis nous décidâmes de créer une association de recherche historique, nous avions fermement décidé de dépasser cette seule exploration documentaire en l’accompagnant le plus souvent possible par un contact direct avec les lieux chargés d’histoire.

Ambiorix, l’un des chefs de la résistance belge
Statue en bronze de 1866 - Grand-Place à Tongres

« De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus courageux »

Bellum Gallicum Livre 1 – Chapitre 1

Une invitation à la découverte de terrain

Ainsi passions nous nombre de nos week-ends à prospecter les champs, visiter les bâtiments anciens ou organiser des chantiers de fouilles. Quelle émotion pour les jeunes que nous étions de tenir entre nos mains les vestiges, parfois intacts, des lointains habitants de nos contrées du Nord de la France, d’arpenter en long et en large le vieil oppidum gaulois d’Estrun, sur les bords de l’Escaut, de sillonner l’emplacement de l’antique station d’Hermoniacum, mentionnée par la fameuse table de Peutinger sur la voie gallo-romaine Bavai-Cambrai, ou encore de partir à la recherche du site de bataille où, en -57, César et ses huit légions, probablement dans le Cambrésis, tombèrent naïvement dans le piège tendu par les Nerviens. Aujourd’hui, le progrès technologique, et d’une certaine façon la marginalisation de l’enseignement de l’histoire, auraient tendance à favoriser un intérêt distancié pour cette discipline, au détriment en particulier du rapport « physique » que représentent des déplacements ou des visites sur le terrain, incontournables à nos yeux pour bénéficier d’une véritable approche humaine. Aussi, le présent site internet, s’il entend répondre à un besoin légitime de connaissances, entend également constituer une incitation implicite à prolonger la réflexion par des excursions, visites ou randonnées qui permettent justement de confronter la réalité des lieux aux descriptions et témoignages écrits, qu’il s’agisse d’une simple curiosité ou d’un souhait d’approfondir les sujets.

Énigmes et histoire

Ici, le thème choisi correspond à la conquête de la Gaule par César et tout particulièrement de sa partie septentrionale, réputée la plus difficile à soumettre. Une Gaule qui fut longtemps négligée par l’histoire, et qui ne commence véritablement à faire l’objet de considération qu’au XIX° Siècle jusqu’à ce que, grâce à l’archéologie et aux nombreuses publications de ces dernières décennies, l’intérêt du public pour cette période se voit renouvelé, notamment en ce qui concerne le mode de vie de ses habitants, la production artisanale ou les pratiques guerrières. La culture celte, aux origines encore discutées, a en effet généré une société gauloise à la fois originale et diversifiée, qui après plusieurs siècles d’autonomie finira par connaître un évènement aussi imprévu que décisif pour son avenir : l’arrivée d’un redoutable commandant en chef, un certain César… En huit années de conquête, celui-ci, porté tout autant par son ambition que par la puissance de ses légions, va en effet créer les conditions d’un bouleversement irréversible qui ouvrira la voie pour les générations qui suivront à cinq longs siècles de « vie à la romaine ». Parmi les peuples qui tenteront de lui résister figureront au premier chef les habitants du Nord de la Gaule, les Belges, que César situe dans une vaste région comprise entre la Seine, la Marne et le Rhin. Ces Belges, venus d’Europe centrale en plusieurs vagues, figureront parmi les plus récalcitrants et n’hésiteront pas à manifester à maintes reprises leur hostilité au conquérant qui, à chaque occasion, répondra sans détour par de violentes actions répressives. C’est cette « histoire dans l’histoire » de la conquête romaine qui est reprise ici à l’adresse de tous les publics : curieux, férus, ou même chercheurs, qui trouveront, nous l’espérons, des éléments de vulgarisation, et parfois d’investigation, issus d’une recherche toujours en mouvement.

Au crépuscule de la société celte, cette résistance belge, si riche en évènements, méritait bien un tel voyage…

BONNE LECTURE À TOUS !