Description du projet

Chapitre IX

Les Ardennes en révolte

(-54)

Chapitre IX

Les Ardennes en révolte

En -55, après quelques succès limités et le sentiment sans doute d’avoir signifié à ses ennemis germains et bretons que, ni les fleuves, ni les mers, ne pouvaient arrêter les Romains, César regagne la Belgique. La saison de guerre achevée, il fait séjourner ses légions dans leurs quartiers d’hiver avec l’ordre de construire plus de 600 navires en vue d’une seconde incursion en Bretagne. Insatisfait par sa première tentative, il ne le sera guère plus par celle menée en -54. Une année qui s’annonce pauvre en évènements jusqu’à ce qu’une agitation majeure ne survienne dans le nord-est de la Gaule à l’instigation du peuple trévire. Après avoir tenu l’assemblée annuelle des peuples de la Gaule à Samarobriva (Amiens ou à proximité), César fait à nouveau hiverner ses légions en Belgique, à l’exception de la VIII°, envoyée chez les Esuviens (bassin de l’Orne). Suite à de mauvaises récoltes, il les disperse dans un rayon de 100 miles romains (150 km) pour mieux assurer la répartition des vivres. Ce dispositif révèlera vite ses faiblesses, car l’un des deux chefs éburons, Ambiorix, va parvenir à tendre un piège à 15 cohortes romaines dans les environs de la Meuse, à Atuatuca (Tongres ?). Il persuade en effet les troupes romaines de quitter leur camp d’hiver : elles seront aussitôt massacrées au sortir du retranchement… Avec les Nerviens et les Atuatuques, ce même Ambiorix organise le siège d’un autre camp, cette fois en Nervie, celui du légat Quintus Cicéron, frère cadet du célèbre orateur. Parti à la hâte de Samarobriva afin de sauver son lieutenant, le proconsul est rejoint sur la route par une légion stationnée chez les Morins sous les ordres du légat Fabius. Il en fait venir aussi une troisième, commandée par Labienus sur la frontière sud-est de la Nervie, mais celle-ci est bloquée par la cavalerie trévire et son chef Indutiomaros. Parvenu non loin du camp de Cicéron, au bord d’une large vallée traversée par un petit cours d’eau, César et ses 7 000 légionnaires affrontent les Belges et les repoussent dans les bois et marais proches : le camp de Cicéron, durement éprouvé, est libéré. Compte tenu de ces troubles, César passe le reste de l’hiver chez les Ambiens avec trois légions et c’est la mort d’Indutiomaros incitateur et acteur des révoltes qui calme pour un temps les tensions régionales.